Les réserves naturelles des Aiguilles Rouges, du vallon de Bérard et de Carlaveyron recèlent un patrimoine géomorphologique absolument remarquable, tant par sa richesse que par sa diversité.
La géomorphologie -science spécifique qui étudie les formes du relief terrestre et leur évolution- trouve ici un morceau de choix. Qu'il s'agisse de la géomorphologie structurale ou de la géomorphologie climatique, les formes et paysages offrent une palette très fournie.
Nettement moins élevées que le massif du Mont-Blanc (2965m au Belvédère), faites de schistes cristallins bien davantage que de granite, les Aiguilles Rouges sont un complément plutôt qu'un concurrent au Mont-Blanc. Leurs sommets, moins difficiles mais pas dénués d'intérêt, servent d'école d'escalade de manière profitable. La continuité, l'étroitesse et la fissuration de ces schistes ont gêné la formation d'un réseau de vallées (sauf le vallon de Bérard).On signalera comme un objet précieux le chapeau de roches sédimentaires plaqué au sommet du Belvédère, témoin de l'ancienne couverture du massif.
Nous nous trouvons principalement en haute-montagne, monde minéral, nival et glaciaire par excellence : le relief y est avant tout structural, tandis que le modelé s'inscrit dans les domaines glaciaire, périglaciaire et nival. Les processus morphodynamiques actuels sont particulièrement actifs et se déclinent tout naturellement en avalanches, laves torrentielles et éboulements, l'ensemble du massif étant soumis à des conditions climatiques rudes.
En 2010 deux étudiantes de l'université Paris IV (Sorbonne) ont effectué une reconnaissance préliminaire du patrimoine géomorphologique de la Réserve naturelle des Aiguilles Rouges.
Fin juin 2012, à l'invitation d'Henri Rougier, la "commission Patrimoine Géomorphologique" du Comité National Français de Géographie a été reçue au chalet du Col des Montets et a effectué une excursion en vallon de Bérard.
Voir le rapport
Voici ce qu'à la fin des années 1940, le grand Géographe Raoul BLANCHARD (fondateur de l'institut de Géographie Alpine de Grenoble et de la "Revue de Géographie Alpine") écrivait à propos des Aiguilles Rouges, dans son ouvrage magistral "Les Alpes occidentales" (12 volumes) :
"Les Aiguilles Rouges, encore une chaîne dédaignée : non pas qu'on évite de la visiter, car des milliers de touristes escaladent chaque année les pentes du Brévent et de la Flégère. Mais c'est pour leur tourner le dos ! "Ce qu'on va chercher aux Aiguilles Rouges, c'est un belvédère pour contempler le Mont-Blanc. La chaîne reste comme obscurcie par l'ombre de son puissant voisin."