Devenue l’emblème de l’Association des Réserves Naturelles des Aiguilles Rouges, la marmotte est facilement observable : dressée sur ses pattes postérieures, vous aurez peut-être la chance de l’entendre pousser ses petits cris stridents à l’approche d’un intrus.
Ce rongeur vivait autrefois en plaine et sur les contreforts montagneux. On la rencontre aujourd’hui entre 1200 et 2700 mètres d’altitude, sur les versants dénudés, les hautes prairies alpestres et les rochers.
Joueuse et curieuse, la marmotte peut brouter tout ce qui lui tombe sous la dent. Plus d’une centaine de plantes figurent à son menu. Au cours de ses deux repas, elle absorbe 400 à 500 grammes de nourriture, soit une centaine de kilos au cours de sa vie active dans l’année. Si l’on inclut la nuit, la marmotte passe 80% de son temps dans un terrier qu’elle creuse elle-même.
L’activité de la marmotte varie selon les périodes de l’année. Elle entre en léthargie les derniers jours d’octobre et sort de son long sommeil les premiers jours d’avril.
Surnommé Roi des cimes ou Roi de l’Alpe, le bouquetin des Alpes est un ruminant de la même famille que la chèvre, parfaitement accommodé aux conditions climatiques de haute altitude. Sa morphologie puissante et son pied adapté au rocher lui permettent de se déplacer avec une grande aisance dans les terrains les plus escarpés.
Le bouquetin a bien failli disparaître totalement des Alpes françaises avec le perfectionnement des armes à feu à partir du XVIe siècle, traqué non seulement pour sa chair et son trophée mais, surtout, pour satisfaire des croyances populaires et mystérieuses. Heureusement, aujourd’hui l’espèce est totalement protégée en France (loi de 1976 sur la protection de la nature), mais le bouquetin peut être chassé en Suisse, en Autriche et en Allemagne.
Le bouquetin est un animal grégaire qui reste toujours en altitude, même l’hiver, dans des pentes peu accessibles, où la neige ne s’amoncelle pas, laissant le rocher à découvert. Il recherche les endroits ensoleillés et secs, à l’abri du vent, à une altitude moyenne de 2000 mètres dans nos régions.
La nourriture du bouquetin est riche et variée. Il ne se laisse pas rebuter par les plantes coriaces, piquantes ou dures. En hiver, les mousses et les lichens, ainsi que les écorces et les bourgeons, jouent un rôle non négligeable dans son alimentation.
A l’inverse de son cousin le chamois (Rupicapra rupicapra), il ne se nourrira qu’exceptionnellement du fourrage mis à sa disposition par l’homme. Comme la marmotte, il ne s’abreuve que rarement : les végétaux couverts de rosée et de neige lui suffisent. En revanche il est friand de sel et fréquente assidûment les salines en été.
C’est ce péché mignon qui vous permettra d’observer fréquemment le bouquetin autour du chalet d’accueil du col des Montets, en train de lécher le salpêtre des murs extérieurs, en fin de journée, entre mai et juillet, lorsque les températures ne sont pas encore trop élevées et que la fréquentation touristique n’est pas trop importante.
Le bouquetin des Alpes est une espèce fascinante, si vous souhaitez en apprendre davantage sur ce majestueux mammifère nous serons ravis de vous faire partager nos connaissances à son sujet !
Hôte de moyenne montagne, ce gracieux mammifère, agile et méfiant, est un animal de forêt, contrairement à ce que l’on aurait tendance à croire.
Merveilleusement adapté à la course en terrain accidenté, le chamois possède un pied à deux doigts terminé par deux sabots. Les doigts sont unis l’un à l’autre par un ligament extensible qui joue le rôle d’une raquette en s’écartant, facilitant ainsi les déplacements du chamois dans la neige lourde et profonde.
L’habitat moyen du chamois se situe entre 800 et 2500 mètres d’altitude. S’il a reculé plus haut près des névés – on peut en effet rencontrer des hardes jusqu’à près de 3000 mètres – c’est que l’homme l’y a obligé. En règle générale, les chamois se tiennent en altitude en été, alors qu’ils passent l’hiver en forêt ; mais ce comportement est variable suivant les individus et les conditions météorologiques.
A l’inverse des bouquetins, on ne les rencontre pas sur les grands sommets, au-dessus de la limit supérieure de la végétation.
Les activités du chamois au cours de la journée peuvent se résumer en trois points : brouter, ruminer et se reposer. L’activité nocturne semble relativement importante, certains animaux se déplaçant assez souvent la nuit.
Le chamois est un animal puissant capable de s’élever de 1000 mètres en 15 minutes (contre 3 heures pour un randonneur !). Sa longévité moyenne est de 15 ans, toutefois on peut rencontrer des individus ayant jusqu’à 22 ans. Les mâles vivent moins longtemps que les femelles.
Les seuls ennemis du chamois sont le renard et l’aigle royal qui s’attaquent aux jeunes, mais les pertes dues à ces prédateurs sont exceptionnelles. Les vallées aujourd’hui dépeuplées de chamois l’ont été probablement beaucoup plus par les activités humaines que par tout autre chose, y compris les maladies ou parasitoses touchant cette espèce...
Ce membre de la famille des corvidés (grand corbeau, corneille, etc.) est facilement reconnaissable grâce à son bec jaune et ses pattes rouges.
Le chocard est un oiseau social et sociable qui recherche souvent sa nourriture en groupe. Il se nourrit principalement d’insectes, à l’état adulte comme à l’état larvaire, de baies et de graines, mais aussi de tous les déchets alimentaires laissés par l’homme en altitude.
Lors de la prise de nourriture, une hiérarchie s’établit entre les individus d’un même groupe : les adultes dominent bien sûr les jeunes, et les mâles sont dominants par rapport aux femelles.
En été, vous pourrez observer l’arrivée des chocards à partir de 12 heures, au moment où la nourriture devient disponible.
Ce sont des oiseaux très opportunistes qui se sont bien adaptés au rythme d’activité des randonneurs e des alpinistes.
Les groupes sont composés des mêmes individus toute l’année.
Tous les soirs, avant le coucher du soleil, le groupe regagne les différents dortoirs où les oiseaux passent la nuit tous ensemble. Un de ces dortoirs se trouve dans l’Aiguille de Mesure, au nord du massif des Aiguilles Rouges, à 2700 m d’altitude. Il s’agit d’une grotte qui abrite chaque nuit une cinquantaine d’individus.
Cette espèce fait l’objet d’études scientifiques particulières sur le massif, menées par le CREA.
Si vous ouvrez l’œil, vous remarquerez que certains animaux sont marqués par des bagues colorées aux pattes. C’est grâce à ce marquage individuel que les déplacements des groupes de chocards ont pu être mis en évidence.
L’aigle localise ses proies à très haute altitude, puis les attaque par surprise, surtout lorsqu’elles se trouvent, juste de l’autre côté d’une crête cachant son approche.
Parfois il évolue et chasse en couple. La majorité de ses proies sont des marmottes (50 à 70% de sa nourriture totale), des lapins ou des lièvres, des micromammifères, divers oiseaux, quelques reptiles et batraciens, mais aussi, très exceptionnellement il est vrai, des proies un peu plus grosses telles que de jeunes ongulés domestiques ou sauvages : agneau, cabri, éterlou (chamois mâle d’un an)…
Il lui arrive, quand il ne trouve rien d’autre à se mettre « sous la dent », de se nourrir de la viand d’animaux morts. Les proies de petite et de moyenne tailles sont emportées et dégluties dans un endroit tranquille, souvent inaccessible. En aucun cas il ne peut soulever des cadavres d’un poids supérieur à 5 kg.
Son territoire est assez vaste. Il occupait autrefois la quasi-totalité des massifs montagneux et des grandes forêts. La destruction des aires, la chasse, l’empoisonnement et aujourd’hui, des activités sportives comme le vol en parapente ou le deltaplane, ont provoqué sa raréfaction.
Heureusement, ces populations semblent stables dans notre région
L’hermine est le plus commun de nos mustélidés. Mais pas question de lui donner rendez-vous : elle surgira là où vous l’attendrez le moins, se laissera observer quelques dizaines de secondes dressée sur ses pattes postérieures, puis disparaîtra aussi soudainement qu’elle était apparue.
Carnivore, l’hermine se nourrit surtout de campagnols et de taupes, mais peut s’attaquer à des animaux beaucoup plus gros comme des lièvres ou des lapins, après les avoir poursuivis avec acharnement, chassant à la vue et à l’ouïe.
Elle mange aussi toutes sortes d’oiseaux et leurs œufs, des grenouilles, des lézards, des insectes, des poissons, et aussi des fruits. L’hermine ne craint pa les intempéries et nage avec aisance.
Elle fréquente pâturages et pierriers jusqu’à 3000 mètres, progressant par bonds alertes sur la neige.
L’hermine change de livrée deux fois par an et, en hiver, son pelage blanc la fait passer inaperçue au milieu des neiges. Seul un toupet de poils noirs au bout de la queue se distingue en toute saison et la différencie de sa cousine la belette (Mustela nivalis). En été, son pelage est plutôt brun clair ou beige rosé sur le dessus, blanc jaunâtre en dessous. Elle mue à l’automne et au printemps mais, plus l’altitude est élevée, plus la mue de printemps est tardive et la mue d’automne précoce, si bien que certains individus ont été vus en robe blanche en plein été.
Cet amphibien porte mal son nom, car il ne se cantonne nullement aux Alpes et vit aussi en plaine.
Le triton alpestre vit jusqu’à 2600 mètres d’altitude et se nourrit de crustacés, de vers, de mollusques et d’insectes, tout particulièrement de larves de moustiques et autres cousins du même genre. On le confond souvent avec une salamandre, peut-être en raison de la belle couleur orange vif de son ventre. Mais sa queue est aplatie verticalement.
La ponte a lieu en juin-juillet. Les œufs, au nombre d’une centaine, sont soit déposés librement sur le fond vaseux, soit dans les replis des feuilles ou des végétaux aquatiques. Après 2 ou 3 semaines d’incubation, naissent des larves d’abord sans pattes, les antérieures apparaissant les premières. Elles sont pourvues d branchies. S’il fait assez chaud, le développement larvaire durera de 3 à 4 mois mais, en haute altitude, si les rigueurs du climat se prolongent, les larves ne deviendront adultes que l’année suivante.
Durant l’été, il arrive assez fréquemment que les tritons quittent leur mare ou leur ruisseau pour aller se cacher sous des amas de plantes en décomposition, ou s’enfouir dans la terre parmi les racines. Ils y reviennent quelques semaines plus tard pour y rester jusque très tard en automne. Leur durée de vie – entre 10 et 15 ans – est étonnante pour de si petits animaux.
Il est menacé par les lâchers intempestifs de truitelles et autres poissons carnivores d’altitude, qu’effectuent les pêcheurs pour repeupler les lacs de montagne.