Par Carole TOàGO - Office Français de la Biodiversité - Grenoble
à 18h à la Maison de Village d'Argentière
Le réchauffement climatique de certaines parties du globe est maintenant un phénomène reconnu, qui est particulièrement accentué dans les écosystèmes arctiques et alpins, avec la spectaculaire fonte des glaciers. Dans ces zones, l'hiver est souvent considéré comme la période la plus critique pour la faune sauvage. Durant cette saison, les ongulés souffrent de la raréfaction des ressources alimentaires, de fortes déperditions énergétiques liées à la thermorégulation ou aux déplacements compliqués, d'accidents dus aux avalanches ou aux chutes sur les parois glacées. Dans ces milieux, on peut donc imaginer de manière intuitive que le réchauffement climatique devrait avoir un effet bénéfique sur les animaux sauvages en diminuant la durée de la période hivernale et en augmentant la durée de la saison où ils ont accès à une nourriture riche et abondante. Mais il n'en est rien pour le bouquetin des Alpes, pour lequel il a été montré que les températures chaudes au printemps et en été ont un impact négatif sur la croissance, la survie et la reproduction. Ces résultats questionnent sur le devenir de cette espèce emblématique de nos montagnes : saura-t-elle s'adapter aux modifications en cours de son habitat ?